L'affaire d'Outreau, résumé.

L'affaire d'Outreau part d'une affaire pénale de pédophilie. Elle débouchera sur la plus importante erreur judiciaire française. Cette affaire, qui donnera lieu à un procès aux assises puis à un procès en appel, sucitera une grande émotion dans l'opinion publique et mettra en évidence les dysfonctionnements de l'institution judicaire française. Voici la chronologie des évènements :

- Des enfants auraient été abusés sexuellement
avec l'assentiment de leur parents, dans le quartier HLM de la Tour du Renard, à Outreau, près de Boulogne-sur-Mer.

 

- Février 2001 : Début de l'instruction (ouverte pour viols, agessions sexuelles, corruption de mineurs et proxénétisme) confiée au juge Fabrice Burgaud par le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Gérard Lesigne. Elle aboutit à la mise en examen de 18 accusés qui seront par la suite écroués en détention provisoire (Leurs enfants sont placés en famille d'accueil.). Parmi eux notamment, un couple, Thierry et Myriam Delay, la boulangère ambulante du village, un huissier et son épouse, un chauffeur de taxi, un prêtre...

 

- Juin 2002 : François Mourmand, un ferrailleur de 33 ans, suspect dans l'affaire meurt en prison d'une surdose de médicament (probablement un suicide).

- Mai 2004 : Après une enquête de plus de trois ans, s'ouvre au palais de justice de Saint-Omer (Pas-de-Calais), le procès, nommé procès d'Outreau, du nom de la ville où se sont déroulés les faits jugés. Les dix-sept accusés se retrouvent aux assises, soupçonnés d'appartenir à un vaste réseau international de proxénétisme mais cette théorie du réseau pédophile s'écroule rapidement.

- 2 Juillet 2004 : Premiers acquittements
La cour d'assises acquitte sept des dix-sept accusés. Le ministre de la justice, Dominique Perben leur exprime ses regrets. Six des dix condamnés font appel.

- Avril 2005 : Le procès en appel
Le procès en appel des six appel des six personnes condamnées en première instance se tient en la Cour d'assises de Paris.

 

- Novembre 2005 : Dans un courrier remis à la cour d'assises, Thierry Delay proclame que les six accusés "sont tous innocents". Le 16 novembre, les accusations de viols qui pesaient depuis plus de quatres ans contre l'abbé Dominique Wiel s'effondrent avec la rétractation des deux enfants qui le mettaient en cause. Enfin, le 18 novembre, l'accusation s'effondre suite aux aveux de Myriam Badaoui, la principale accusatrice.

 

- 1er Décembre 2005 : Verdict d'acquittement général pour l'ensemble des accusés qui met fin à cinq ans de calvaire pour les victimes de cette erreur judiciaire. Quelques heures après le rendu du verdict, le ministre de la Justice, Pascal Clément, présente ses excuses aux acquittés au nom de l'institution judiciaire. Il annonce également l'ouverture d'une triple enquête des inspections générales des services judiciaires, policiers et sociaux. Il évoque la possibilité de sanctions contre certains acteurs de l'affaire au vu des résultats de l'enquête.

- 5 Décembre 2005 : Cinq jours après le verdict de la Cour d'appel, le Président de la République, Jacques Chirac, publie un communiqué indiquant qu'il souhaite écrire à chacun des "acquittés d'Outreau" pour leur exprimer, à titre personnel, toute son émotion et son soulagement, et leur présenter, en tant que garant de l'institution judiciaire, regrets et excuses.

- Décembre 2005 : Commission d'enquête parlementaire (officiellement appelée "commission d'enquête chargée de rechercher les causes de dysfonctionnements de la justice dans l'affaire dite d'Outreau et de formuler des propositions pour éviter leur renouvellement")

- 18 janvier 2006 : Ceux qu'on nomme à présent les "acquittés d'Outreau" peuvent exprimer leur vision du système judiciaire dans le cadre de l'enquête, suivis le lendemain par leurs avocats (tentative de suicide d'Alain Marécaux, l'un des acquittés, quelques jours après son audition par la commission).

- 8 février 2008 : L'audition du juge d'instruction chargé de l'affaire d'Outreau, Fabrice Burgaud est retransmise en direct sur les chaînes de télévision, dans le cadre de la commission d'enquête parlementaire.




Ci dessus, montage de captures d'écran de la télévision parlementaire LCP de douze des treize acquittés dans l'affaire d'Outreau. De gauche à droite et en partant du haut, David Brunet, Lydia Cazin, Dominique Wiel, Roselyne Godard, Pierre Martel, Karine Duchochois, Odile Marécaux, Thierry Dausque, Jeanine Couvelard, Daniel Legrand, Alain Marécaux et Daniel Legrand fils.

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